Je sortis de la cheminée en m'époussetant les vêtements et en toussant légèrement.
Voilà. On y est. La rentrée est dans quelques jours. Je devrais recommencer à me montrer intéressée, revêtir ce masque pour cacher mon immense souffrance, jouer mon rôle.
Mais je devais le faire. Pour que papa soit fier de moi.
La queue était longue, et la foule bavardait gaiement, déambulant en se lançant des plaisanteries. J'étais toujours en train de méditer lorsque je sentis une main sur mon épaule.
Je me retournait brusquement, affichant une mine sinistre, pour découvrir un homme à l'allure joviale, qui paraissait néanmoins légèrement agacé.
- Qu'est-ce que vous me voulez ?, je demande d'un ton aigre.
L'homme parut soudain nettement refroidi.
- Euh... Mademoiselle, c'est votre tour.
Je me tournai vers le comptoir, sans même prendre la peine de le remercier cet homme pourtant animé de bonnes intentions de m'avoir prévenu, et encore moins m'excuser.
En effet, un gobelin à l'allure sévère patientait derrière son bureau, à côté d'un autre qui examinait un gallion d'or à travers une loupe. Je m’avançai vers lui, sous le regard apeuré d’un enfant qui s’accrochait au bras de sa mère, en me montrant du doigt.
- Chambre 712, dernier sous-sol., je dis.
Le dernier sous-sol était destiné uniquement aux plus anciennes et éminentes familles de sorcier, dont je faisais partie.
Le gobelin m'observa quelques instants avant d'articuler :
- Bonjour. Votre clé.
Je fouillai quelques instants dans ma poche, avant de la jeter sur le comptoir de marbre.
Mais le gobelin ne la prit pas. Il tendit la main, en me regardant d'un ai de défi.
Votre clé., répéta-t-il.
Je la reprit sans me quitter des yeux. Il me plaisait bien.
Je m'appelle Emily Dickens. Enchantée.
La créature leva un instant les yeux de la petite clé en or, puis il me sourit.
Allez-y.
Un autre gobelin, en uniforme, me conduisit à travers le dédale de tunnels. Je contemplais d'un air morne les stalactites qui luisaient d'une lumière glaciale.
Je remplis rapidement ma bourse en peau de dragon, et me dirigeai vers le wagon du retour.
En quittant le l’immense bâtiment tout de marbre, je remarquai une silhouette seule, comme moi, qui quittait l’enceinte, ne levant pas les yeux de la lettre de fournitures de Poudlard. Elle m’avait l’air vaguement familière.
Je me dirigeai alors d’un pas nettement plus enthousiaste vers la boutique de Fleury et Bott. J'avais toujours aimé les livres, et j'étais curieuse de voir ceux que l'on nous avait attribué pour notre année scolaire.
-suite dans Fleury et Bott-